L’Offre à prix ouvert (également OPO en anglais: Open Price Offer) est offre publique de titres financiers auprès des investisseurs individuels dans le cadre d’une introduction en bourse et qui consiste pour l’émetteur à fixer une fourchette de prix dans laquelle les actions pourront être initialement souscrites.
L’OPO se distingue de l’offre à prix ferme (OPF), pour laquelle le prix de cession est fixé préalablement, les souscriptions n’étant possibles qu’en offrant ce prix. Elle se distingue encore de l’offre à prix minimal (OPM) où seuls les ordres dépassant un prix minimal sont exécutés et ceux les plus élevés sont exécutés en priorité.
Cette offre s’accompagne souvent d’un placement garanti: L’émetteur est assisté par un intermédiaire financier qui constitue un « syndicat bancaire ». Chaque banque membre du syndicat va être chargé de placer des titres auprès d’investisseurs institutionnels.
Les investisseurs individuels peuvent en parallèle souscrire aux titres dans une fourchette de prix préfixée. C’est la partie « OPO » de l’opération.
Cette combinaison permet d’assurer à la fois une certaine liquidité de la valeur grâce aux investisseurs particuliers et une relative stabilité avec des investisseurs institutionnels dont certains peuvent avoir contracté une obligation de conservation des actions.
Les ordres sont adressés à l’intermédiaire financier en charge de l’IPO, sous la forme d’ordres à prix limité. Les ordres doivent rentrer dans la fourchette de prix indiquée et spécifier la quantité et le prix.
Plus la demande de titres est forte, plus le prix sera élevé. Toutes les actions peuvent ne pas être servies. On parle de « taux de service », qui doit être au moins de 1%. Un investisseur ayant demandé 10 actions reçoit 5 actions si l’OPO a un taux de service de 50%.
Pour rendre l’opération plus attractive aux particuliers, une hiérarchie des ordres peut être établie. L’idée est ici d’optimiser l’exécution des ordres en cas de taux de service faible.
Les ordres « A » sont traditionnellement exécutés en priorité, mais parfois uniquement jusqu’à une certaine valeur (A1). Au-delà de cette valeur, il s’agit d’une fraction d’ordre non prioritaire (A2). Les ordres « B » sont également non prioritaires.
Chaque opération a ses spécificités. Par exemple, l’introduction en bourse de la Française des jeux (FDJ) a été marquée par une catégorie d’ordre « D » réservées aux intermédiaires du réseau de la FDJ : « buralistes, marchands de presse, bars-tabac-presse et autres détaillants ». Ces ordres « D » étaient prioritaires jusqu’à 7500 € (D1) et non prioritaires pour leur fraction supérieure à cette limite (D2).
La fourchette de prix indicative résulte d’une étude financière de la société à introduire. Les comptes sont en théorie passés au peigne fin par un grand cabinet d’expertise en évaluation d’entreprise ou audit financier. L’étude est soumise à l’Autorité des Marchés Financiers.
La société candidate à l’introduction et son intermédiaire financier rencontrent ensuite les investisseurs potentiels. Ils se lancent dans une campagne de promotion de l’offre. C’est une phase de marketing particulière qui n’intervient pas pour les offres à prix minimal (OPM) ou les offres à prix ferme (OPF), susmentionnées.
Les investisseurs intéressés sont invités à soumettre leur(s) ordre(s) à l’intermédiaire financier. Ces-derniers sont collectés jusqu’à la clôture du livre d’ordres, quelques jours avant l’introduction.
A l’issue du Roadshow, l’intermédiaire fixe un prix d’introduction dans cette fourchette et dispose d’un pouvoir discrétionnaire dans l’allocation des titres aux investisseurs. Il devra toutefois veiller à atteindre un taux de service suffisant pour que l’opération soit approuvée par les autorités.
Dans le cadre de l’OPO, l’émetteur cède dans un premier temps les titres à l’intermédiaire qui les rétrocède aux investisseurs. Cette première transaction se fait au prix d’introduction: C’est une prise « ferme » (bought deal).
Durant ce laps de temps, l’intermédiaire supporte le risque opérationnel et de marché affectant la valeur mobilière concernée. Il peut aussi être confronté au refus des investisseurs d’acquérir les titres au prix choisi.
Cette responsabilité additionnelle est prise en compte dans le calcul des rétrocessions accordées à cet intermédiaire. Elle explique aussi l’intérêt d’un système de règlement-livraison fiable et rapide, pour externaliser rapidement le risque vers les investisseurs.
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