Haircut (décote) en Finance

Un hair-cut est la différence entre la valeur de marché de certains actifs et leur valeur de garantie lorsqu’ils sont échangés à titre de collatéral. 

Il s’agit en d’autres termes d’un supplément exigé par le prêteur et payé par l’emprunteur, pour couvrir le risque affectant les titres attribués en guise de garantie. 

Pour la partie qui reçoit la garantie, l’enjeu est que celle-ci couvre bien les risques de défaut de sa contrepartie ainsi que tous les frais supplémentaires consécutifs. 

 

Comment se matérialise un haircut ? 

Plus le risque attaché aux titres fournis à titre de collatéral est grand, plus le haircut devra être important pour se mettre à hauteur du risque de contrepartie. 

Par exemple, dans une opération de Repo, lorsqu’un prêteur exige un haircut de 5%, il va valoriser l’équivalent du montant cash en titres à 95%. A charge donc à l’emprunteur des liquidités de fournir l’équivalent de 105% du nominal en titres pour bien collatéraliser le Repo. 

Au cours de cette opération de Repo, il faudra monitorer la valeur Marked to Market des titres et faire des appels de marges lorsque cette valeur n’est plus suffisante pour garantir le défaut de l’emprunteur. 

Si l’emprunteur propose en guise de collatéral des actions, le haircut pourra être révisé à la hausse, par exemple, hypothétiquement, pour 10% ou plus. 
 

L’utilisation du terme pour les ratios prudentiels 

La technique du «haircut» est également utilisée dans le cadre de la règle américaine du net capital rule dont l’application est contrôlée par l’U.S. Securities and Exchange Commission. 

Cette règle a été adoptée dans le but de protéger les intérêts des investisseurs en obligeant les brokers et dealers à disposer, à tout instant, de liquidités suffisantes pour faire face à leurs engagements financiers.

Concrètement, le calcul du «capital net» (capital net) est obtenu après avoir retranché à la valeur « marked to market » des positions financières une déduction en pourcentage fixée réglementairement en fonction de la nature du titre ou contrat financier en question, de sa direction (long ou short), de sa proportion dans les comptes du broker ou dealer, et de ses comptes « partenaires ». 

C’est cette déduction qui est susceptible d’être appelée « haircut ». Elle vise à générer une marge de sécurité contre les pertes subies par le courtier résultant d’une fluctuation de marché. 

 

L’utilisation du terme pour les effacements de dettes souveraines

Plus tard, le terme « haircut » a pu revêtir une autre signification. En effet, durant la crise des dettes souveraines en Europe, et plus précisément celle de l’État grec, le terme a été utilisé pour qualifier le remboursement partiel du nominal et des intérêts attachés aux titres obligataires grecs.

La démarche fut qualifiée de volontaire eu égard aux banques et institutions financières créancières, dans la mesure où il a pu être question d’un effacement total de la dette au plus fort de la crise. 

L’expression « haircut » renvoie alors à un euphémisme pratiqué par les acteurs de marché, d’autant plus que cet effacement partiel correspond à un pourcentage bien plus important que les véritables « haircuts » normalement pratiqués lors d’un échange de titre obligataire souverain en Europe. 

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