À l’aube de l’unification du marché financier de la zone CEMAC, il peut-être intéressant de rappeler les raisons qui ont conduit à la création de deux bourses de valeurs mobilières en Afrique Centrale1 .
La crise bancaire des années quatre-vingt-dix a mis les projecteurs sur la nécessité de diversifier les sources de financement afin de ne pas laisser au seul marché des crédits bancaires l’entière responsabilité de financer l’économie. Cet impératif de couvrir les besoins de financement des économies de la CEMAC recommandait, entre autres, la création d’un marché boursier régional.
Par l’acte additionnel n°11/00-CEMAC-CCE-02 de la conférence des chefs d’États CEMAC tenue à N’Djaména au Tchad le 14 décembre 2000, Libreville, la capitale du Gabon a été désignée pour accueillir le siège de la Bourse des Valeurs Mobilières de l'Afrique Centrale (BVMAC).
Insatisfait par la désignation du Gabon comme État devant accueillir le siège de la BVMAC, le Cameroun, « leader de la zone CEMAC »2 s’était désolidarisé des autres États membres de la zone. D’abord, en adoptant la loi n° 99/015 du 22 décembre 1999 portant création et organisation d’un marché financier camerounais et, ensuite, en créant la Douala Stock Exchange - DSX le 1er décembre 2001.
Pays | PIB année 2000 (en milliards USD) | Population en 2000 (en millions d'habitants) | |||
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Cameroun | 10,080 | 46,42 % | 15,270 | 47,07 % | |
Gabon | 5,068 | 23,34 % | 1,231 | 3,79 % | |
Tchad | 1,385 | 6,37% | 8,343 | 25,72 % | |
Congo | 3,220 | 14,83% | 3,226 | 9,94 % | |
RCA | 0,9145 | 4,21% | 3,755 | 11,58 % | |
Guinée équatoriale | 1,046 | 4,82% | 0,614 | 1,89 % | |
Total | 21,713 | 100% | 32,439 | 100 % |
Depuis plus de 15 ans, coexistent deux bourses en Afrique centrale au lieu d’une seule bourse sous-régionale et bien intégrée comme celle commune aux huit Etats de la zone UEMOA3 .
Cette coexistence n’est pas sans conséquences: elle favorise l’isolement au niveau international et l’étroitesse desdits marchés ne profite guère de tous les avantages d’économie d’échelle qu’apporterait la consolidation des deux marchés.
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